Hommage à Stéphane

Open-Music perd l'un de ses membres les plus actifs et c'est avec une immense tristesse que nous partageons ce communiqué à la communauté du Club de Jazz.

 

C'est vendredi 3 juillet en début de soirée que nous avons appris le décès inopiné de notre ami Stéphane Brioul, qui a succombé à un accident cardiaque. Stéphane avait rejoint l'équipe d'organisation en 2016. Curieux, jovial, discret et méticuleux, ce radio-amateur était très intéressé par les aspects techniques du Club. Sa disponibilité et son esprit de camaraderie en faisaient une figure très appréciée des membres et des artistes. Mais bien au-delà du Club, Stéphane était également un membre incontournable du Rotary-club de Comines, dont il a été le président en 2019. Jeune pré-retraité, il avait des idées et des projets plein la tête. Amateur de cyclisme, de voile, de danse et de "bonnes musiques", Stéphane nous manquera irrémédiablement. Au revoir Stéphane.

 

Open-Music présente ses plus sincères condoléances à sa famille, ses amis et proches et partage le texte d'hommage composé par Jean-Jacques, notre président.


Chers Amis,

Comme vous tous, j’ai été choqué, terrassé, dévasté par l’horrible nouvelle qui nous a atteints vendredi dernier, celle du décès inopiné de notre ami Stéphane.

 

Ça fait mal et les mots sont dérisoires pour exprimer notre peine.

 

Il y a un peu plus de quinze jours, très précisément le vendredi 19 juin, Stéphane m’accompagnait à BRUXELLES pour une réunion des clubs de jazz aux Lundis d’Hortense.

 

On avait décidé d’aller d’abord casser la croûte chez François, place Sainte-Catherine. Il faisait un temps magnifique. Il ne nous avait pas échappé que les femmes qui marchaient sur les trottoirs avaient revêtu leur robe d’été.

 

Bref, l’air était devenu plus léger, on abordait le déconfinement en douceur et en profondeur comme aurait dit Arno.  On pouvait manger enfin une bouillabaisse de la mer du nord avec un verre de sancerre à la terrasse d’un bon resto.  Je sais que je suis d’un naturel bavard mais ce jour-là Stéphane a été plus prolixe que moi.

 

Il était plein de projets, j’ai du mal à employer l’imparfait.  Après une petite période de flottement pour cause de transition d’une vie professionnelle bien remplie vers une préretraite finalement pleinement assumée, il m’a parlé de ses nombreux contacts pour un job de technico-commercial en freelance.  Il était sollicité de toutes parts et se donnait quelques mois pour choisir tranquillement.

 

Il m’a parlé de sa volonté de s’impliquer toujours plus au Club, à la technique avec Bertrand et Antoine mais aussi dans l’organisation générale, les finances, la programmation, les réunions avec les instances de la FWB, avec Jazz en Nord, etc…

 

Avec Christine et moi, il était venu récemment à LILLE faire plus ample connaissance avec Fred et Edwige du Centre Culturel de LESSINES avec qui nous collaborons régulièrement.

 

Il m’a parlé du Rotary où là aussi il pren beaucoup de place, comme Président sortant puis comme premier adjoint du futur président, son ami Frédéric BERGHE. Avec Sandra, Frédéric et son épouse, il avait visité juste avant le confinement l’expo VAN EYCK à GAND.

 

Il m’a raconté son émerveillement pour l’œuvre de VAN EYCK et son intérêt pour sa technique picturale. On a alors convenu de passer prochainement une journée à BRUXELLES pour aller visiter l’expo sur les cartes du monde à la Villa Boghossian et sur Keith Haring au Bozart. Tout l’intéressait : l’histoire, la technique, les sciences, la radio, l’aventure de l’espace, le jazz et aussi la danse, le yoga et le vélo, trois disciplines qu’il pratiquait assidument.

 

Seule la littérature des romans ne l’excitait pas vraiment et j’ai essayé de lui faire changer d’avis en lui rétorquant que les meilleurs livres d’histoire sont précisément les romans. Ouvert à tout et méticuleux, ne prenant rien à la légère, il a alors établi sur mes conseils une petite liste des romans à lire sur le Brexit, la Chine et l’Amérique du méchant Donald. C’est mon devoir de vacances, a-t-il souri …

 

Sous ses dehors de placidité raisonnable et d’amène jovialité, avec des pointes d’humour pince sans rire, Stéphane forçait parfois sa nature pour devenir aventurier.  Il y a deux ans, il traversait l’Atlantique à bord d’un voilier avec quelques copains en essuyant une fameuse tempête du côté des Açores. Petit détail croustillant, étant au milieu de l’océan et ne pouvant contacter utilement son banquier, il m’avait téléphoné pour demander de lui avancer 5.000 € pour son investissement dans la coopérative du Club de jazz qu’il fallait que je réclame à sa succession au cas où le bateau chavirerait !

 

Sacré Stéphane …

 

Un samedi après-midi, il y a bien longtemps, et au hasard d’une sortie à vélo au Mont des Cats, je vois mon Stéphane installer une antenne, juste à côté de la grande antenne.  Il m’explique alors qu’il veut entrer en contact avec un radio-amateur russe qu’il ne parvient pas à capter dans les plaines de Ploegsteert.

 

Sacré Stéphane …

 

Fin 2016, de son garage où il avait installé son poste-radio, il avait contacté une station spatiale et dialogué avec l’astronaute Thomas PASQUET et en lui souhaitant bonne année.

 

Véridique.  Sacré Stéphane !

 

Il m’a encore parlé de son vélo électrique : plus besoin d’auto pour aller au Club ou faire ses courses, il venait de monter un bac spécial pour transporter victuailles et matériels divers.  Il en était très fier.

 

Il m’a encore parlé d’Espagne et de prochains voyages.

 

Il m’a dit enfin qu’il comptait les jours avant de retrouver l’ambiance du Club qu’il aimait tellement et où il s’était fait de nouveaux amis, lui qui en comptait déjà beaucoup et dans des milieux divers et variés.

 

Il était très apprécié des musiciens qu’il a sonorisés lors des dizaines et des dizaines de concerts dont celui de Guy VERLINDE, qui nous fait l’amitié d’être aujourd’hui parmi nous.

 

Une dernière pour la route : il venait de découvrir quelques exercices de stretching lui conseillés par son ami Frédéric B. pour devenir meilleur grimpeur lors des sorties vélo du dimanche matin. Et c’était drôlement efficace m’a-t-il assuré, tout heureux de ses nouvelles performances pour faire la nique à ses compagnons de route, les Anthony, Dominique, Pascal, Pierre, à l’occasion Sébastien et Laurent pour finir avec eux (quelques fois et pas plus tard qu’il y a 15 jours) au « local » du Café des Touristes.

 

Il monterait donc plus vite toutes ces belles collines comme le chantait Robert Charlebois dans « si j’avais les ailes d’un ange ».

 

Si j’avais les ailes d’un ange…

 

Et si, pour nous, Stéphane avait pris les ailes d’un ange ? Un ange pour nous tous, posé et protecteur, qui irait tantôt tailler une bavette avec Gaël et Christian au paradis des chics types et des musiciens !

 

Salut Stéphane.

 

Respect.

 

Jean-Jacques